Ukraine: une paix négociée est-elle possible ?

Ukraine: une paix négociée est-elle possible ?

La guerre en Ukraine « se prolongera en 2024, voire 2025 » a estimé le général Jacques Langlade de Montgros, responsable de la direction du renseignement militaire français.

Sceptique dès le mois de juillet dernier quant aux effets de la « contre-offensive » ukrainienne, il a averti que « ce conflit est une guerre d’usure s’inscrivant résolument dans le temps ».

Les dirigeants européens semblent avoir intégré cette dangereuse et inopérante perspective dans leur stratégie.

Le conflit dure depuis 500 jours et il y aurait eu 500 000 victimes, avec 150 milliards de dépenses militaires occidentales. Comme le Parti communiste français le disait au début de cette guerre meurtrière, aucun des deux belligérants ne semble près de « gagner ». Combien faudra-t-il de gâchis humains, de morts et de blessés pour que s’arrête cette folie ?

Il existe pourtant un espoir de cessez-le-feu. Le Chef d’état-major des armées des Etats-Unis, le général Milley, a affirmé qu’il peut y avoir « une solution politique où, politiquement, les Russes se retirent, c’est possible » ! Voilà la question que les dirigeants occidentaux devraient se poser, mais ils ne le font pas car ils restent enfermés dans leur logique de guerre, tout comme l’est Poutine, le responsable de cette tragédie.

Il faudra pourtant répondre à l’aspiration légitime, non pas de Poutine, mais du peuple russe tout entier : bénéficier de garanties de sécurité à ses frontières, ce qui pose la question cruciale de l’OTAN, en particulier en Ukraine. Respect de la souveraineté de l’Ukraine et garanties de sécurité pour tous les pays de la région, y compris la Russie : voilà deux principes-clés d’une solution politique.

Ça ne peut plus durer, les peuples doivent se faire entendre. L’heure est à porter l’exigence d’un cessez-le-feu pour arrêter le massacre et ouvrir enfin, par des négociations, l’espoir d’une paix durable.

« Investissez au son du canon » était le slogan des grands industriels en 1914.

Le capitalisme d’aujourd’hui s’inscrit dans la même logique, avec une guerre rentable et qui peut durer. Le conflit est le prétexte à une gigantesque spéculation et à des profits faramineux. Les peuples en paient le prix fort, avec une forte inflation dont la moitié trouve directement sa cause dans la spéculation. Le retour d’une guerre de haute intensité est une affaire rentable pour le complexe militaro-industriel. Au-delà de la responsabilité criminelle de Poutine qui a cru que l’Ukraine allait tomber comme un fruit mûr, alors que rien ne justifiait l’invasion, le conflit se prolonge parce que des forces y ont intérêt. Il y a bien-sûr des aspects stratégiques ou territoriaux qui sont en jeu, mais également des sources principales de profits : gaz, pétrole, blé, armes, etc.

« Le capitalisme porte en lui la guerre » comme disait Jean Jaurès.

Alors que les conflits se multiplient, certains sont passés complètement sous silence, comme la guerre en RDC* qui est le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il y aurait eu entre 4 et 6 millions de morts. Une guerre pour la prédation des richesses insolentes du sous-sol de l’est de cette partie du Congo.

Tous les soirs sur des chaînes d’info en continue on vous présente le spectacle de la guerre en Ukraine, accompagné de discours de propagande. Pourtant, c’est le silence complet sur la guerre en RDC. Pourquoi cette omerta ? Pourquoi ce deux poids deux mesures ? Parce qu’il y a des acteurs qui sont impliqués dans ce bain de sang.

*République démocratique du Congo

War is over

Notre humanité possède maintenant et de plus en plus tous les savoirs, les connaissances, les richesses pour répondre aux besoins humains partout dans le monde, et pour protéger l’environnement. Il est temps d’en finir avec ces guerres. Comme le disait si bien Albert Camus : « La Paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison ». Voilà le programme pour lequel il conviendra d’agir ensemble.