Pourquoi les cheminots font « souvent » grève

Depuis une vingtaine d’années les cheminots subissent de plein fouet la privatisation de leur entreprise. En 2000 la SNCF comptait 200 000 agents, ils ne sont plus que 136 000 en 2022.

Sur le site de Châlons, les effectifs sont passés dans la même période de 1000 cheminots environ à 400 maximum aujourd’hui. Certains de leurs métiers ont disparu, pour être « confiés » à des entreprises privées.

Une partie des emplois aujourd’hui sont effectués par du personnel intérimaire. Les retards et dysfonctionnements ne sont pas de leur responsabilité, mais bien de l’État et de leur direction qui sont responsables du manque de conducteurs et d’agents de maintenance.

Sur Châlons/Fagnières, le faisceau du triage n’est plus géré par la SNCF, mais par une entreprise Luxembourgeoise. La ligne de Châlons – Verdun est fermée depuis déjà une dizaine d’années. La ligne Oiry- Sézanne, quand à elle a été vendue au privé. Concernant les grandes lignes, des trains grandes vitesse étrangers viennent mettre en concurrence nos TGV. Quant aux TER gérés maintenant par les régions, certains élus n’hésitent pas à supprimer des horaires, ou carrément des trains pour les remplacer par des bus.

2/3 des postes ont été supprimés… on comprend pourquoi la SNCF déraille !

Depuis le 1er janvier 2020 la SNCF n’embauche plus au statut. Ce qui entraîne une caisse de retraite déficitaire et la fin des avantages sociaux qui avaient été acquis par les anciens. Quant aux salaires ; contrairement à ce que l’on peut entendre dans les médias, il n’y a pas eu d’augmentation depuis 8 ans, sauf 1,4 % en 2021 et 2 % en 2022. Quand la direction annonce une augmentation de 12 %, elle prend en compte le déroulement de carrière, et les primes diverses, qui ne sont pas assujetties aux cotisations sociales. Une ou un contrôleur qui est juridiquement et pénalement responsable d’un train de 500 passagers à un salaire à l’embauche de 1400€ avec une progression maximum en fin de carrière de 600€.

Voici quelques éléments qui permettent de comprendre pourquoi ,les cheminots qui veulent sauver leur entreprise et le service public sont en colère et font « souvent » grève.

Jean-Pierre Dupuis