Mille questions sur les émeutes Chalonnaises

INTERVENTION AU CONSEIL DU 9 JUILLET de Dominique VATEL


« Tout le monde en veut à tout le monde les jeunes aux vieux, les vieux aux jeunes, les salariés aux chômeurs, les pauvres aux plus pauvres, les écolos aux agriculteurs, le voisin au chien d’à côté, le client au marchand, le végan au mangeur de viande, le cycliste au piéton, et cette liste des intolérances n’est pas limitative. Notre pays est en crises au pluriel : c’est visible. La dernière flambée en est un symptôme désespérant.

Je ne suis par ailleurs pas convaincu que les émeutes aient toujours à voir directement avec le décès du jeune Nahel, même si c’est évidement consécutif à son décès. Il y avait aussi beaucoup de suivisme, de mouvement de foules, beaucoup de « moi aussi en groupe je peux casser bruler voler » . Contrairement aux dires des experts télé de tous poils, la République n’était pas forcement aux centres des motivations qui se sont exprimées. Personne ne sait d’ailleurs si partout les casseurs venaient uniquement des quartiers comme ça a été raconté.

Pour dépasser ce constat, on aura besoin de prendre du recul pour bien comprendre ce qui s’est passé, trier dans tout ça. Pourquoi il y a eu émeute là et pas là dans notre ville. C’était ou pas comme en France des très, des trop jeunes ?

« Notre pays est en crises au pluriel : c’est visible. La dernière flambée en est un symptôme désespérant. »

Il faut cependant commencer par éviter de désigner des bouc-émissaires faciles, éviter d’expliquer ce qui s’est passé à partir de ce qui arrange. Il faut se donner collectivement les moyens de compréhension, à nous élus pour commencer. Chercher ensemble des solutions mais même en disant ça nous ne sommes pas si avancé que cela. On doit faire preuve de modestie dans nos certitudes respectives. Il y a sûrement à créer des lieux d’échanges locaux pour en parler avec le plus grand nombre de châlonnais de tous âges. Les formes sont à réfléchir mais on ne peut refermer le couvercle demain comme si rien n’était arrivé.
Certains en profite pour régurgiter leur haine de l’autre, de l’étranger surtout, certains tentent de gagner le concours Lépine de l’autoritarisme, c’est souvent à vomir. Il manque encore la réouverture des bagnes mais sinon tout y est déjà passé. On a entendu des horreurs.

Juste comme ça en passant sur les 4000 personnes arrêtées, 9/10 sont françaises.

Ce coup de semonce nous oblige, rassemblons-nous pour travailler sur des solutions à mettre en œuvre sur la durée pour essayer que cela ne recommence pas. J’y suis pour ma part disponible.

Ma proposition, soutenue par les élus socialistes, a été acceptée par le maire. Nous verrons si cet engagement public sera, cette fois ci, suivi d’effets concrets. » ◊


Dominique Vatel,
conseiller municipal PCF