Le coup est bien monté. Pour faire reculer les droits des salariés et surtout mener la bataille des idées au service de l'ultralibéralisme, le président de Région et président d'Épernay Agglo, Franck Leroy, a organisé une polémique en se servant du 1er mai, journée sacrée des droits des travailleurs.
Avec un boulanger d’Épernay, ils font mine de se plaindre de ne pas pouvoir travailler « librement » ce jour-là. Rappelons qu’une boulangerie peut ouvrir le 1er mai. Elle doit être tenue par les gérants, les salariés n’ont pas à travailler. L’opération en cours vise à banaliser le 1er mai pour qu’il devienne un jour comme un autre.
Et pour M. Leroy c’est l’occasion de mener la bataille des idées, avec M. Bayrou, pour faire croire que la France travaillerait moins que ses voisins européens. Cela est bien sûr faux. Car il faut tout comparer : la productivité des salariés français reste parmi les plus élevées d’Europe et les salariés partent tard en retraite avec 43 ans de cotisations ce qui est une double peine, contrairement aux autres pays. Non les salariés ne travaillent pas moins en France !
Un président de Région n’a pas à diffuser des fake-news. Ce n’est pas son rôle.
Parlons maintenant des difficultés rencontrées par les boulangeries, et qui sont parfois réelles. Le problème n’est pas le droit du travail le 1er mai (un seul jour par an). Le problème c'est le prix de l'électricité qui a explosé et qui pompe une partie du chiffre d’affaires. Si M. Leroy verse une larme de crocodile sur le 1er mai, il ne dit rien sur le coût de l'énergie. Et pour cause : il soutenait M. Sarkozy quand ce dernier a cassé EDF pour l’ouvrir à la concurrence, avec la catastrophe tarifaire que l’on sait.
M. LEROY, complice du scandale de la casse d’EDF et de l’explosion des prix de l’électricité.
Des opérateurs d’électricité privés se sont goinfrés et ont fait payer l’addition aux entreprises et aux usagers. Le prix du kWh s’est envolé, à tel point que des boulangers d’Epernay ont même dû fermer un jour par semaine pour faire des économies d’énergie. Monsieur Leroy s’est-il indigné ? Non, il était complice du démantèlement du service public de l’électricité. Il n’abordera donc pas ce point avec ses amis boulangers…
Un sujet qui nous concerne tous : l’accès à une énergie peu chère et décarbonée.
Le statut d’EDF, la suppression des taxes, la baisse possible et urgente du prix du kWh, voilà les vrais sujets qui doivent être abordés pour aider les entreprises dont les boulangers et les particuliers. Cela passe également par la remise en place de contrats à long terme pour les entreprises. Avec un retour d’une maitrise publique de la production et distribution de l’électricité. Les parlementaires communistes proposent la création du service public de l’énergie « Groupe Énergie de France », intégrant le gaz et l’électricité.
